La porte. Lilas a toujours eu une appréciation particulière pour les portes anciennes, celle-là, oh qu’elle est belle ! Bravo Lilas ! Elle l’a fait livrer d’une autre ancienne maison en ruines, de Jbeil – Byblos – lors d’une vente débarras avant la démolition, elle a fait travailler des constructeurs et quelques maçons afin de bien l’installer et adapter le cadre de l’alcôve centrale. Lilas dit d’ailleurs que les portes portent beaucoup plus de secrets et de valeurs que les gens puissent l’imaginer. Qu’elles soient gravées ou plates, peintes, décolorées, sèches ou vernies, Lilas disait « nos portes nous connaissent mieux que personne ! Elles nous écoutent pleurer, elles supportent nos coups, nos claques, nos mauvais mots et nos cognes, elles nous voient grandir, crier, jouer, sortir, partir, revenir, maudire, rire, faire la fête, soupirer, elles sauvegardent nos empreintes et gardent nos secrets, elles nous cachent des mauvais yeux et des gens curieux et elles sont les seules à le savoir lorsque nous rentrons tard, sur le bout des pieds, en cachette la nuit… » Tout en longeant le mur de la façade, il tend le cou, et clopine doucement. Il s’approche lentement de la fenêtre de la salle principale, c’est sûrement son « atelier », à pas de loups, à pas de cambrioleur,… (Le lilas de David, 2015)
















